l'Anarchisme, une utopie plus que jamais nécessaire !

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Un ami-lecteur de mon blog a signalé qu'il connaissait mal l'Anarchisme, comme l'immense majorité des gens d'ailleurs.
Je m'en vais tenter de résumer outrageusement cette forme de pensée politique au sens le plus noble du terme.

An (privatif) arkké (commandement). An-archie.
L'Anarchisme a vu le jour en 1773 avec un ouvrage de l'anglais Godwin (1756-1836), "Une enquête sur la justice politique et sur son influence sur la vertu et le bonheur universel". Dans mon bouquin "L'Anarchisme : une utopie nécessaire?", je qualifie Godwin de drôle de mec! Partisan de l'amour libre, il se maria - et, pire, fit poursuivre le poète Shelley qui avait commis le crime d'enlever sa fille pour l'épouser! - mais finalement il retira sa plainte contre... monnaie sonnante et trébuchante! Comme quoi nul n'est parfait. Même pas votre serviteur...
Pasteur de profession, il n'est point de sot métier, il s'intéresse aux Lumières et rompt avaec son Eglise . Les idées de la Révolution française l'intéressent, mais il ne le proclame pas en chaire 1) parce qu'il ne peut plus l'occuper - 2) parce qu'il a conscience des problèmes que cela peut lui apporter.
Pour résumer  la pensée de Godwin, nous dirons que, pour lui, l'homme est un être doué de raison (toujours?) qu'il doit la mettre au service du bien commun. Cela étant il considère l'Etat comme l'ennemi de l'homme, et que celui-ci (l'homme), trop souvent s'en remet à l'Etat pour les mesures à prendre afin de faire tourner la machine.  Il veut voir disparaître la propriété privée car, écrit-il, les petits, obsédés par leur désir de devenir propriétaires oublient le devoir qu'ils ont de se cultiver. Il estime  que le travail doit être réduit à une heure par jour de par le fractionnement de la société en un grand nombre de sous-sociétés, distributrices de moyens de consommation! La justice doit être rendue par le peuple et non par des magistrats. Bref, il ouvre la porte à la grande espérance libertaire.

Max Stirner (1806-1856) - (s'en rapporter à mon article sur l'amour, dans ce blog), revendique pour chaque homme et non pour l'homme, le droit à l'originalité.  Il veut que chacun jouisse de sa propre vie et refuse que quiconque y mette des bornes. Pour cela la Révolution intérieure est indispensable. C'est ce que les marxistes nieront plus tard, d'où l'échec cuisant du communisme léniniste, stalinien ou maoïste. Je dois d'abord arriver à ce que ce ne soit plus le Christ qui vive en moi, ou n'importe quel autre moi spirituel, c'est à dire fantomatique comme, par exemple, l'homme véritable, l'être de l'homme et autre. Stirner déclare la guerre à l'Etat, à la société, à l'humanisme, l'homme ne devant compter que sur sa propre puissance et non sur ce qui n'a pas d'existence réelle. Il est un révolté plutôt qu'un révolutionnaire,  la révolution créant un Etat nouveau, qui sera, comme l'autre, persécuteur. Les "Uniques" doivent s'associer librement pour que chacun reçoive ce qui est nécessaire à sa subsistance, et que cet "Unique" voit sa personnalité valorisée. Il prône l'Egoïsme, mais un égoïsme qui ne nuise pas aux autre "Uniques". L'égoïste sait que son "plus être" dépend du "plus être" des autres.Stirner démontre, de manière magistrale, dans "L'Unique et sa propriété" (L'Age d'Homme, éd.), que l'amour n'existe pas. Que le sentiment que nous appelons ainsi n'est que la satisfaction de nos propres désirs. L'Egoisme de Stirner est celui de l'homme lucide.

Pierre-Joseph Proudhon (1809-1864). Notre homme est, en quelque sorte, un anarchiste "modéré". Jeune il écrit une brochure qui  effarouche la bourgeoisie "Qu'est-ce que la propriété?" Il répond "C'est le vol!". Il adhère à la franc-maçonnerie et, lorsqu'on lui pose la question, depuis lors supprimée, "Quels sont vos devoirs envers Dieu?" il répond "Lui faire la guerre!". Il va s'opposer à Marx en écrivant "Philosophie de la misère". Ce dernier répond, avec une certaine mauvaise foi dans les arguments par un autre ouvrage "Misère de la philosophie". Etonnant beaucoup de libertaires de l'époque, il se laisse élire député (!), mais par acclamations, en 1848. Napoléon III (que Victor Hugo appelait "le petit" par opposition à Napoléon Ier "le grand" (ah!)  ) Proudhon met les voiles vers la Belgique,où il fréquente les carbonari (nous consacrerons un article au carbonarisme). Il n'est nullement un violent, un amateur d'hémoglobine, bien qu'il soit résolument opposé à l'Etat et ses valets. Individualiste, certes, il reste adepte d'une certaine forme de propriété, qu'il nomme "possession", pour encourager l'homme au travail... Par contre le restera un adversaire farouche du collectivisme marxiste. Il traîta d'ailleurs Marx de "ténia du socialisme" ! Et pan ! Prouhon prêchera le fédéralisme, c'est à dire le regroupement des coopérateurs unis par des contrats librement consentis. Curieusement Il fut un défenseur de la famille et des bonnes moeurs.

Michel Bakounine (1814-1876) : LE révolutionnaire ! Mais aimable avec ses semblables, doux, parfois souriant malgré un faciès quelque peu inquiétant. Noble et donc... fils de noble, il fréquente la mauvaise graine des étudiants allemands. A Paris il se bat avec les révolutionnaires de 1848, retourne en Allemagne où les autorités le remettent à la "justice" russe. Il est condamné à la réclusion perpétuelle mais est grâcié et envoyé en Sibérie, lieu de villégiature préféré des révolutionnaires. Il écrit une lettre au tsar pour tenter d'obtenir sa libération... Refus ! Alors il s'évade. Il adhère à l'Association Internationale des Travailleurs (AIT), première du genre puisqu'il y en eut d'autres : seconde (socialiste) - troisième (communiste) - quatrième (trotskiste). Il s'engueule chaque jour que Dieu fait (et il ne cesse d'en faire), avec Marx qui fini tpar obtenir qu'il soit exclu de l'AIT. Il s'en va  alors en Suisse, il y créée la Fédération jurassienne de l'AIT. Quelques temps plus tard il meurt épuisé par la vie qu'il a menée, et qui ne fut pas, loin s'en, faut, une vie de patachon. Athée farouche, plus encore que Stirner et Proudhon il écrit Si Dieu est, l'homme est esclave; or l'homme peut et doit être libre, donc Dieu n'existe pas!". Il considère que l'Etat esclavagiste est né des religions, les monarques étant les représentants de Dieu sur terre, ce que ceux-ci n'ont jamais nié d'ailleurs. Il combat l'idée marxiste de "dictature du prolétariat", même provisoire, le provisoire devenant souvent définitif, on l'a vu dans les pays communistes. La liberté doit être exercée par les Individus, encouragés par une société respectieuse de leurs droits.

Alors, que dire encore ? Beaucoup de choses, mais un blog ne saurait suffire. Nous conseillons donc aux lecteurs et amis de s'adresser aux librairies libertaires existant dans les grandes villes. Les principaux ouvrages des grands théoriciens sont encore réédités. Toutefois, en résumant outrageusement, on peut dire que l'Anarchisme veut supprimer toutce qui entrave la liberté individuelle. Pas de gouvernement, fut-il communiste-libertaire. Pas de dictature du prolétariat. pas de réformisme et de compromis.

De nos jours, de nombreux groupes existent : anarcho-inividualistes, anarcho-pacifistes, communistes-libertaires, anarcho-syndicalistes, individualistes.  En France ils sont représentés par des mouvements  tels que la Fédération anarchiste - Alternative libertaire - la Confédération Nationale du travail - etc... et des revues : Le Monde Libertaire - Le Libertaire - et beaucoup d'autres parfois confidentieles.

Nous pouvons conseiller quelques ouvrages : "L'Aanarchie" par Henri Arvon (Que Sais-je?" PUF) - "La grande armée dudrapeau noir" de Goerges Blond ( Presses de la Cité) - "Le drapeau noir l'Equerre etle Compas" de Léo Campion (Alternative libertaire) - "Anarchie etchristianisme" de Jacques Ellul (La table Ronde) - Communisme, Anarchisme et Personnalisme" d'Emmanuel Mounier ((Seuil) - "Le mouvement anarchiste en Belgique" par Jan Moulaert (Quorum).
 
A demain...

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P
jé pa vu ... je trouf que tu écri 100 fots par contr on di pas jé fè mai jé fé ... tu a pas laccen<br /> <br /> piotr
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J
Jé fè le malin, et nè pa relu larticle... Résulta : fottes d'aurtograffe et dilexie scripturaire...<br /> Mille excuses.
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P
à demain
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