Goblet d'Aviella, franc-maçon et protestant unitarien

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U n  l i b r e  -  c r o y a n t   n ' e s t
s a n s  d o ut e  p a s  u n  l i b r e  p e n s e u r,
m a i s  i l   s e  d o i t  d ' ê t r e  un   p e n s e u  r  l i b r e.

             Philkippe Vassaux, pasteur


Je n'ai pas la prétention d'être un historien des religions, pas plus que de la franc-maçonnerie, même s'il m'est arrivé de pondre deux bouquins sur cette dernière organisation.

Entré dans l'hiver de ma vie je puis affirmer, non sans légitime fierté, que, " parti de pas grand chose je ne suis arrivé à rien" mais, comme le disait feu mon frère Pierre Dac, "mais tout seul" !

Ce modeste travail auquel je me suis livré, il y a maintenant quelques années, et que j'ai donné à plusieurs reprises en loge, sous forme de conférence, ne m'aura coûté que peu d'efforts, car depuis toujours je suis passionné par l'histoire des religions, en amateur certes, et par celle de la franc-maçonnerie à laquelle j'appartiens depuis 35 ans.

Je vais donc survoler cet partie de la vie du frère Eugène Goblet d'Alviella, né en 1846 et décédé accidentellement en 1925. Egalement pour ce qui est du protestantisme libéralissime qu'est l'unitarisme. Sachez cependant qu'existent des formes d'unitarisme qui ne se réclament pas du protestantisme, l'unitarisme-universaliste en est un exemple.

Goblet d'Alviella fut Grand Maître du Grand Orient de Belgique, Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de Belgique du Rite Ecossais Ancien et Accepté, historien des religions, fondateur de la chaire d'histoire des religions de l'Université Libre de Bruxelles, vice-président du Sénat, ministre de Sa Majesté chevalière (Albert premier du nom), , et personnalité éminente du Parti libéral devenu depuis le Mouvement Réformateur, qui fut considéré comme étant de gauche et qui a évolué vers le centre-droit.

Mon incorrigible paresse, qui désolait mes géniteurs et afflige aujourd'hui la femme qui partage ma vie avec un patience digne d'éloges, ne m'a permis que de résumer outrageusement 1) ce qu'est le protestantisme unitarien - 2) ce qu'est l'Eglise protestante libérale de Bruxelles, rattachée à l'Eglise unitarienne d'Angelterre.

Allons y donc : 

Il n'est pas courant qu'un franc-maçon crée un Eglise. Et pourtant c'est ce que fit Goblet, aîdé en celà par son frère en maçonnerie James Hoccart, ancien pasteur méthodiste.

Dans un premier temps je vais tenter de présenter ce qu'est l'unitarisme, au départ de l'Eglise des temps apostoliques, en passant par l'hérésiarque (aux yeux de l'Eglise romaine) Arius, mais aussi de voir qui furent Servet, brûlé à Genève pour crime d'antitrinitarisme, Lelio et Fausto Socin, Priestley, Emeron, principaux théoriciens et théologiens de ce christianisme minoritaire en ce bas monde, et probablement ailleurs également.
J'aborderai ensuirte l'action de Goblet d'Alviella, dans le cadre du protestantisme unitarien et de la politique, ce deux choses étant chez lui étroitement liées, nous verrons pourquoi.

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Croyants ou non, nous sommes fils du judéo-christianisme. Or, voius le savez, judaïsme et christianisme sont deux religions monothéistes, tout comme l'Islam. Ne dit-on pas que juifs, chrétiens et musulmans sont fils d'Abraham ?
Encore que le judaïsme primitif ne fut pas strictement monothéiste. Si nous lisons le Tanak, c'est à dire la Bible hébraïque, nous y trouverons plusieurs passages qui parlent de YHWH (Dieu dont le nom ne se prononce pas), présenté comme "le plus grands dans l'armée des dieux", ou encore "le Dieu d'Israël", les "dieux des nations".
IHWH n'était donc pas seul. C'est plus tard que le judaïsme évoluera vers un monothéisme strict.

Quant au christianisme, monothéiste au départ il va évoluer très vite vers une certaine forme de polythéisme. Le concile de Nicée, en 325, condamnera le prêtre Arius, qui niait la divinité du Christ. Celui d'Ephèse, en 431, reconnaîtra Marie comme Théotokos, c'est à dire Mère de Dieu. Celui de Constantinople, en 381,  anathémisera les macédoniens, lesquels niaient la divinité du Saint Esprit. On le voit, il ne fut pas aisé de faire du christianisme primitif un strict monothéisme.
Les premiers chrétiens adressaient leurs prières et leurs hymnes au Père, créateur du monde, qui avait élu le peuple juif.

Dans le Livre du Deutéronome, chap. 6, verset 4, nous lisons "Ecoute, Israël, l'Eternel notre Dieu est un seul Eternel". Saint Paul, qui écrivit ses lettres avant que la tradition orale fut mise sur papier pour constituer les Evangiles, dit, dans la lettre aux Corinthiens, chap. 8, vers. 6 "pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, dont sont toutes choses, ET un seul Seigneur, Jésus le Christ". Ici le Père et Jésus, ne sont pas placés sur le même pied.
Le mêm Paul écrit à Thimothée, chap. 2, vers. 5, "car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l'homme Christ Jésus"

Bien sûrt nous trouvons aussi, chez Paul, ou danscertaines des lettres dont on n'est plus très sûr qu'il en soit nécessairement l'auteur, d'autres passages tendant à prouver que Jésus est Dieu. Mais il se trouvera des exégètes, et pas des moindres, pour affirmer qu'il s'agit là de passages ajoutés pour défendre la cause qui plus tard prévaudra, en vainquant le monothéisme judeo-chrétien.
Mais surtout, les premiers disciples du juif pharisien Jeshoua, pénétrés de l'unicité de Dieu, YHWH, n'ont pu voir, même  tenant compte de leur immense vénération pour le Maître, en celui-ci l'égal de Dieu.
Cependant l'idée de Trinité apparu dès le second siècle.

A suivre.








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