Ravachol (suite et pas fin).

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Ravachol se rend compte de ce que l'air devient malsain et, après un passge par Lyon, où il reste peu de temps, il part s'installer chez un couple réputé anarchiste, mais dont il s'avèrera plus tard que l'époux est un mouchard, à Saint-Denis dans la banlieu parisienne.

Mais auparavant les compagnons lyonnais, ayant reconnu en lui un gaillard prêt à tout, y compris à donner sa vie, l'avaient endoctrinè, et c'est un révolutionnaire convaincu de la justesse de la cause libertaire qui prend le train pour la capitale.

Doctrinaires impatients de l'acte, de la flamme justifiant le verbe, les anarchistes lyonnais accordèrent une confiance religieuse ( ! ) à celui qui marchait à la mort en tuant, comme enveloppé de lumière, à l'assassin possédé d'une foi telle en la légitimité de ses crimes qu'il ne pouvait douter de son horrible fortune. (André Salmon, op. c.)

Ravachol se fait appeler Léon Léger et s'installe très vite sur l'Ile-Saint-Denis.  Là il peut préparer les attentats dont il ne doute pas qu'ils vont servir la cause anarchiste.
Cependant il passe beaucoup de temps chez ceux qui l'ont accueilli, les époux Chaumartin.

Désormais il se transforme en quidam élégant, portant gibus, ce qui ne le fera pas remarquer des flics et des bourgeois dont ils sont les valets. Mais son élégance bien parisienne ne l'empêche pas de se confier aux Chaumartin, et de leur raconter ses crimes dans le détails ! Erreur, grave erreur, car Chaumartin est un traitre...

Quoi qu'il en soit, Ravachol dit Léger,   crée un laboratoire dans lequel il prépare la poudre révolutionnaire. "Ca fera du bruit..." dit-il au commerçant en cornues, éprouvettes et autres poudres servant aux expérience des scientifiques. Il paie avec... de la fausse monnaie !
Avec patience et volonté il prépare des engins qui terroriseront les bon bourgeois de la messe d'onze heures.

De concert avec des compagnons il vole de la dynamite toute prête . D'autre part un compagnon douteux, et malheureusement il y en eut quelques uns, lui en offre, de meilleure qualité encore. Ravachol va ainsi gagner du temps.

Le 11 mars 1892 notre ami entre dans un immeuble où habite le Conseiller Benoit, qui préside de temps à autre la cours d'Assise. Quelques minutes plus tard une explosion secoue l'immeuble. Manifestement le Benoit était visé, mais l'attentat ne fit pas de victimes autres que les plafonds et quelques portes.
Ravachol, cependant, s'était trompé d'appartement, et avait déposé "la marmite" devant la porte d'un juge consulaire, un certain Bresson.

La police se mit en branle. Elle s'intéresse de près à Chaumertin qui n'avait pas encore trahi. Sa femme et lui  étaient amis avec l'épouse d'un compagnon emprisonné, Decamps. Les pandores apprennnent l'existence de Léger. Lentement l'étau va se resserrer autour de Ravachol. Lentement...

Vingt-six jour après l'attentat qui ne coûta la vie à personne, mais seulement une jaunisse à Madame Benoit, un dimanche matin, une seconde explosion a lieu rue de Clichy, où vit l'Avocat général Bulot, qui n'est jamais aussi heureux que lorsqu'il revêt sa toge couleur de sang. Cette fois il y a des blessés.  Bulot n'en fait pas partie. C'est raté ! En effet, une fois encore Ravachol s'est trompé d'appartement !

Trois heures plus tard notre homme ressent une petite faim et entre dans un restaurant populaire, boulevard Magenta. Il commande un boeuf gros sel et de quoi le désaltérer.
Décidément peu adroit, Ravachol y va de déclarations anti-militaristes et, bien sûr, anti-patriotes. Il va jusqu'à apprendre au restaurateur qu'une bombe révolutionnaire a explosé  rue de Clichy ! On croit rêver...
Son repas terminé il quitte l'établisemment le coeur léger et l'âme sereine...

Deux jours plus tard le serveur découvre le portrait de Ravachol dans "Le Petit Journal". Ravachol qui, le 30, soit trois jours plus tard, se présente à nouveau chez le restaurateur Véry qui, averti par son garçon de salle, qui s'encourt avertir les policiers qui gîtent non loin de là.

Le commissaire Dresch, accompagné de... son garçon de bureau et de deux ïlotiers, s'en va d'un bon pas jusqu'au restaurant. Il s'assied à une table et observe notre dynamiteur. Ce dernier, probablement méfiant devant l'insistance de cet inconnu à le regarder, prend son gibus et veut quitter les lieux. Mais le commissaire s'interpose. Ravachol parvient à sortir mais ne va pas bien loin. Les deux policiers en uniformes sont là et lui sautent comme des mouches sur un étron. Ils  l'emmènent au bureau de police. Leur prisonnier attire l'attention de la foule en hurlant "A  moi, les amis!". Bien sûr personne ne bronche.


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