C'était le bon temps du cléricalisme triomphant !
Au royaume de Belgique, à la fin du XIXe et dans le premier quart du XXe siècle, le cléricalisme tout puissant imposait sa loi.
Les cimetières étaient considérés, qu'ils soient propriété de l'église locale ou de la commune, comme terres consacrées. En effet, lorsqu'une municipalité ouvrait un nouveau champs de repos le curé, accompagné d'un acolyte, s'en venait bénir le terrain qui, de ce fait, était réservé aux catholiques. Cela se passait dans les villes et villages gouvernés par le Parti catholique, ancêtre du Centre démocrate et humaniste d'aujourd'hui, mais certains bourgmestres non catholiques acceptaient la chose sans états d'âme...
Pas de place donc pour les suicidés, les divorcés remariés, les enfants morts sans baptême, les "hérétiques" et les libres-penseurs. Leurs corps étaient jetés dans ce que, avec beaucoup de délicatesse la curetaille appelait "le trou au chien" !
Sous la pression des anti-parmicléricaux, les autorités du pays finirent par réagir et autorisèrent l'inhumation des "damnés" là où étaient enterrés les "élus". Mais cela ne se fit pas sans peine.
En effet, bien souvent, dans les municipalités gouvernées par les catholiques, le convoi funèbre arrivait devant une barrière fermée, et la bière devait être hissée sur le mûr, pour être ensuite, grâce à quelques bonnes volontés, déposé sur le sol et transporté ensuite à l'endroit de l'inhumation. La famille et les amis devaient se débrouiller pour entrer.
Comble des combles, la police locale veillait à ce que la barrière d'entrée ne soit pas ouverte ! La collusion entre la matraque et le goupillon en quelque sorte !
Une fois le cercueuil descendu dans la terre, interdiction était faite d'élever un monument à cet endroit ! Il fallut qu'une association de Libre-Pensée, un jour, organise une collecte nationale pour que le premier caveau d'un libre-penseur soit édifié. Cette démarche, qui était en même temps une protestation démocratique obligea, bon gré mal gré, les autorités à autoriser ce genre de caveau, souvent surmonté d'une urne en bèton, et décoré de deux mains se serrant.
Les corbillards, souvent, appartenaient aux paroisses, avec pour conséquence que les cercueils de personnes enterrées civilement devaient être portés par des camarades du cercle de Libre-Pensée, voire des parents.
Sur le passage des cortèges funèbres, les bonnes (sic) soeurs massaient leurs élèves qui huaient la famille dans la peine ! Pire, des imbéciles jetaient des pierres. Parfois la police devait intervenir, les choses tournant au vinaigre.
Dans mon patelin il fallut, après la seconde guerre mondiale, que deux conseiller municipaux communistes interpellent le Collège des bourgmestre et échevins, pour que celui-ci fasse les frais d'un drap mortuaire pour couvrir les chevaux tirant le corbillard communal, ainsi que les autres ornements, plumets, etc. Ceux-ci appartenaient à la paroisee qui, bien entendu, ne les prêtaient pas.
Lors du cours de religion, les prêtres interdisaient de participer à des funérailles civiles sous peine de péché grave !
L'hospice communal était géré par des Filles dela Croix qui, entre-autres choses, ensevelissaient les vieux ayant eu la mauvaise idée de défuncter. A plusieurs reprisesdes familles se rendirent compte de ce que les nones n'avaient pas pris la peine de fermer la bouche du défunt décédé sans les secours de notre Mère la Sainte Eglise.
En ce début de XXIe siècle on a peine à s'imaginer ce que durent supporter les familles qui ne fréquentaient pas l'église. Le clergé faisait pression pour que les enfants fassent leur première communion, "afin qu'il puissent trouver un jour du travail" !!! Autrement dit, les prêtres intervenaient pour que, devenus adultes, le patronat, catholique, refuse d'engager les mécréants.
Dans une usine lainière de Verviers, le boss avait fait installer un immense crucifix. Les ouvriers devaient le saluer en passant devant lui. Celui qui était surpris à ne pas le faire était licencié sur le champs !
J'ai encore connu l'époque ou, dans les écoles officielles, communales ou d'Etat, la prière était dite avant les cours.
Le serment prononcé devant les tribunaux se disaient ainsi : "Je jure de dire la vérité, rien que la vérité, ainsi m'aide Dieu". Celui qui refusait de faire appel à Dieu était condamné illico !
Un crucifix était placé derrière le président du tribunal. Ce n'est que depuis quelques années qu'il a été décidé de retirer ce symbole religieux qui heurtait les incroyant mais aussi les adeptes d'autres religions.
Pour en revenir aux enterrements civils, ils étaient souvent organisé par les cercles anti-cléricaux, Libre-Pensée, Ouvriers solidaires, Afranchissement, etc...
Dans un cimetière de la région du Centre se trouve la tombe d'un mandataire communal enterré civilement. On peut lire sur sa tombe "Il trouva sa cause si belle qu'il voulut comparaître sans avocat". Plus tard, au mépris des idées professées par le défunt , la famille fit placer une croix sur cette tombe...
Depuis les choses ont évolué, mais il fallut le combat d'hommes courageux pour faire plier l'Eglise, et supprimer "le trou aux chiens".
Et dire qu'il se trouvaient des bien pensants pour s'indiger lorsque les libres penseurs se réunissaient pour le banquet gras du vendredi saint. Banquet qui se terminait par un vibrant "A bas la calotte" !
Pour le folklore je ne résiste pas à vous donner le texte de ce qui fut un chant de révolte contre le cléricalisme intolérant. On pourra me rétorquer que l'intolérance répondait à l'intolérance. Mais l'Eglise avait ouvert les hostilité...
A bas la calotte,
a bas la calotte,
a bas les calottins.
Ils en auront des coups de poing sur leur gu....
ils en auront, et tant qu'il en voudront,
dans les roses,
ou dans les bégonias,
c'est la même chose !
Les cimetières étaient considérés, qu'ils soient propriété de l'église locale ou de la commune, comme terres consacrées. En effet, lorsqu'une municipalité ouvrait un nouveau champs de repos le curé, accompagné d'un acolyte, s'en venait bénir le terrain qui, de ce fait, était réservé aux catholiques. Cela se passait dans les villes et villages gouvernés par le Parti catholique, ancêtre du Centre démocrate et humaniste d'aujourd'hui, mais certains bourgmestres non catholiques acceptaient la chose sans états d'âme...
Pas de place donc pour les suicidés, les divorcés remariés, les enfants morts sans baptême, les "hérétiques" et les libres-penseurs. Leurs corps étaient jetés dans ce que, avec beaucoup de délicatesse la curetaille appelait "le trou au chien" !
Sous la pression des anti-parmicléricaux, les autorités du pays finirent par réagir et autorisèrent l'inhumation des "damnés" là où étaient enterrés les "élus". Mais cela ne se fit pas sans peine.
En effet, bien souvent, dans les municipalités gouvernées par les catholiques, le convoi funèbre arrivait devant une barrière fermée, et la bière devait être hissée sur le mûr, pour être ensuite, grâce à quelques bonnes volontés, déposé sur le sol et transporté ensuite à l'endroit de l'inhumation. La famille et les amis devaient se débrouiller pour entrer.
Comble des combles, la police locale veillait à ce que la barrière d'entrée ne soit pas ouverte ! La collusion entre la matraque et le goupillon en quelque sorte !
Une fois le cercueuil descendu dans la terre, interdiction était faite d'élever un monument à cet endroit ! Il fallut qu'une association de Libre-Pensée, un jour, organise une collecte nationale pour que le premier caveau d'un libre-penseur soit édifié. Cette démarche, qui était en même temps une protestation démocratique obligea, bon gré mal gré, les autorités à autoriser ce genre de caveau, souvent surmonté d'une urne en bèton, et décoré de deux mains se serrant.
Les corbillards, souvent, appartenaient aux paroisses, avec pour conséquence que les cercueils de personnes enterrées civilement devaient être portés par des camarades du cercle de Libre-Pensée, voire des parents.
Sur le passage des cortèges funèbres, les bonnes (sic) soeurs massaient leurs élèves qui huaient la famille dans la peine ! Pire, des imbéciles jetaient des pierres. Parfois la police devait intervenir, les choses tournant au vinaigre.
Dans mon patelin il fallut, après la seconde guerre mondiale, que deux conseiller municipaux communistes interpellent le Collège des bourgmestre et échevins, pour que celui-ci fasse les frais d'un drap mortuaire pour couvrir les chevaux tirant le corbillard communal, ainsi que les autres ornements, plumets, etc. Ceux-ci appartenaient à la paroisee qui, bien entendu, ne les prêtaient pas.
Lors du cours de religion, les prêtres interdisaient de participer à des funérailles civiles sous peine de péché grave !
L'hospice communal était géré par des Filles dela Croix qui, entre-autres choses, ensevelissaient les vieux ayant eu la mauvaise idée de défuncter. A plusieurs reprisesdes familles se rendirent compte de ce que les nones n'avaient pas pris la peine de fermer la bouche du défunt décédé sans les secours de notre Mère la Sainte Eglise.
En ce début de XXIe siècle on a peine à s'imaginer ce que durent supporter les familles qui ne fréquentaient pas l'église. Le clergé faisait pression pour que les enfants fassent leur première communion, "afin qu'il puissent trouver un jour du travail" !!! Autrement dit, les prêtres intervenaient pour que, devenus adultes, le patronat, catholique, refuse d'engager les mécréants.
Dans une usine lainière de Verviers, le boss avait fait installer un immense crucifix. Les ouvriers devaient le saluer en passant devant lui. Celui qui était surpris à ne pas le faire était licencié sur le champs !
J'ai encore connu l'époque ou, dans les écoles officielles, communales ou d'Etat, la prière était dite avant les cours.
Le serment prononcé devant les tribunaux se disaient ainsi : "Je jure de dire la vérité, rien que la vérité, ainsi m'aide Dieu". Celui qui refusait de faire appel à Dieu était condamné illico !
Un crucifix était placé derrière le président du tribunal. Ce n'est que depuis quelques années qu'il a été décidé de retirer ce symbole religieux qui heurtait les incroyant mais aussi les adeptes d'autres religions.
Pour en revenir aux enterrements civils, ils étaient souvent organisé par les cercles anti-cléricaux, Libre-Pensée, Ouvriers solidaires, Afranchissement, etc...
Dans un cimetière de la région du Centre se trouve la tombe d'un mandataire communal enterré civilement. On peut lire sur sa tombe "Il trouva sa cause si belle qu'il voulut comparaître sans avocat". Plus tard, au mépris des idées professées par le défunt , la famille fit placer une croix sur cette tombe...
Depuis les choses ont évolué, mais il fallut le combat d'hommes courageux pour faire plier l'Eglise, et supprimer "le trou aux chiens".
Et dire qu'il se trouvaient des bien pensants pour s'indiger lorsque les libres penseurs se réunissaient pour le banquet gras du vendredi saint. Banquet qui se terminait par un vibrant "A bas la calotte" !
Pour le folklore je ne résiste pas à vous donner le texte de ce qui fut un chant de révolte contre le cléricalisme intolérant. On pourra me rétorquer que l'intolérance répondait à l'intolérance. Mais l'Eglise avait ouvert les hostilité...
A bas la calotte,
a bas la calotte,
a bas les calottins.
Ils en auront des coups de poing sur leur gu....
ils en auront, et tant qu'il en voudront,
dans les roses,
ou dans les bégonias,
c'est la même chose !