Goblet d'Alviella suite et (en)fin
Dans un ouvrage paru en 1989,"La franc-maçonnerie en Belgique", Collet éd., l'écrivain catholique Jo Gérard écrit (que peut faire d'autre un écrivain?) :
En cherchant à bien connaître la pensée de Goblet d'Alviella j'ai trouvé un numéro de la "Revue de Belgique" de 1877, où, sous le titre de "Protestantisme libéral", il écrit :
"Nous voilà donc en présence d'une religion sans dogmes, sans mystères et sans miracles, qui semble réellement résoudre le problème posé par Tyndal, au nom du monde moderne : la satisfaction rationnelle des sentiments religieux. Que peuvent désirer plus les libéraux qui comprenant enfin la nécessité d'arracher leur famille aux influences du papisme ne veulent cependant pas fermer leur foyer à toute idée religieuse."
Voilà donc l'idée lancée : il faut contrer l'Eglise romaine, et son bras armé le Parti catholique, qui deviendra plus tard le Parti social-chrétien, et ensuite le Centre démocratique le humaniste, sans heurter la sensibilité religieuse.
"En donnant ainsi le conseil de combattre par une religion de progrès et de liberté une religion d'intolérance et d'obscurantisme, nous tenons à constater que nous nous sommes maintenu sur le terrain de l'initiative individuelle et de la vie privée. C'est notre conviction profonde - et aucune considération personnelle ou générale, électorale ou politique, ne saurait en arrêter l'expression sur nos lèvres - que l'anéantissement de l'Eglise romaine en Belgique est pour notre pays une question de vie ou de mort. (Goblet ne faisait pas dans la dentelle!) . Mais c'est par la réforme de nos moeurs et non de nos lois, c'est par la propagande spontanée de la philosophie et du protestantisme que nous devons poursuivre la solution de ce problème vital. Le programme politique du libéralisme ne sera jamais d'arracher les âmes à l'Eglise, mais c'est aux âmes libérales à s'en arracher elles-mêmes."
Noterais-je écrit Jo Gérard, que Goblet d'Alviella essaya de créer une Eglise protestante libérale en Belgique. En compagnie du pasteur James Hocart il réunit plusieurs francs-maçons, mais de ces assemblées d'un haut niveau intellectuel ne naquit point une Eglise nouvelle.
Deux remarques s'imposent : tout d'abord il n'est certainement pas imprudent d'affirmer que Goblet n'avait pas pour but l'évangélisation de la Belgique. Ensuite il n'est pas injuste de penser que l'intention réelle de l'homme politique, appartenant à l'aile droite du Parti libéral, n'était pas dépourvue d'arrières pensées.
Il semble bien que le Grand Maître du Grand Orient désirait voir ses compatriotes se détourner d'une Eglise qui soutenait le parti rival. Ils étaient des milliers et des milliers à l'espérer. L'originalité du personnage était que, bien que la plupart des dirigeants de son parti favorisaient le mouvement de Libre-Pensée, lui, maçon spiritualiste, voyait bien que le peuple, qui en grande partie avait déserté les églises, gardait au coeur une puissante nostalgie du divin. Celà se vérifiait dans la région du Borinage surtout : le prolétariat, qui suivait sur le plan politique les frères Dufuissaux et le Parti socialiste républicain, dissidence du Parti ouvrier belge, et qui vomissait le catholicisme,soutient du patronat, refusait néanmoins l'athéisme. Il se tournait plutôt vers le protestantisme prêché par des pasteurs venus en grande partie de Suisse et de Hollande, ou des prédicateur comme Van Gogh. Ce protestantisme appartenait au mouvement de Réveil, né à Genève à l'initiative de fervents réformés membres de la loge "L'Union des coeurs" ! Ce mouvement fut à l'origine de dizaines de paroisses, tant dans le Borinage, dans la régiondu Centre que dans le bassin industriel liégeois.
Goblet, grand bourgeois attaché à sa classe sociale, prônait un protestantisme intellectuel qui ne pouvait attirer le petit peuple. Il oubliait que ce que la popultion modeste voulait, ce n'était pas de belles constructions savantes sur le plan théologique, mais des prêches enflammés comme savaient en faire les missionnaires du Réveil qui s'adressaient à des âmes simples et restées"mystiques", ainsi que le firent à peu près à la même époque les propagandistes du spiritisme.
Bref, là ou le Réveil réussissait il était normal que ne pouvait pénétrer une Eglise fondée par des gens, certes de qualité, mais bien éloignés des hommes et des femmes des corons et des faubourgs ouvriers de Charleroi ou de Liège. Goblet ne sut pas aller vers les humbles, à qui il déniait d'ailleurs de droit de vôte.
S'il avait mesuré combien les petites gens,les femmes surtout, restaient attachées aux rites marquant la vie : baptême - communion -mariage - funérailles - il manquait d'intuition et restait incapable de leur offrir une religion marquée par l'affectivité.
Néanmoins, si l'Eglise protestante libérale de Bruxelles ne prospéra jamais elle dure toujours, et compte une poignée de fidèles qui se réunissent deux fois par mois. Les prédications ne manquent pas d'étonner parfois : "Le Mitrhaïsme, un christianisme élitiste?" - "La richesse des différents système religieux" - etc. Comment imaginer des travailleurs, des imigrés venus d'Afrique ou d'ailleurs, des chômeurs et des SDF s'intéresser à pareils sujets qui, par ailleurs, ne manquent pas d'intérêt ?
La plupart des Eglises unitariennes font partie de "L'international Association for religion's freedom", qui veut promouvoir la liberté religieuse et une fidélité critique de ses membres envers les traditions auxquelles ils appartiennent, la volonté de développer la liberté de conscience.
Il faut bien constater que les idées de Goblet d'Alviella étaient éloignées, finalement, du protestantisme, fut-il libéral, contrairement à ce qui se di tencore aujourd'hui dans certains milieux protestants ou maçonniques.
Voyons ce qu'il écrivait : Dieu peut mourrir comme sont morts ses prédécesseurs connusou inconnus, Baalim, Teotl, Amon, Odin ou Jupiter, comme mourront un jour ses contemporains d'aujourd'hui, Brahma de l'indouisme, Allah de l'islam, Ormuzd le "Seigneur omnicient", Yahvé le "Saint d'Israël".
Pauvre Goblet,son bilan est bien maigre sur le plan religieux. Mais si les résultats escomptés se font toujours attendre, par contre, dans d'autres régions du monde le protestantisme unitarien, qui était celui de Théodore Monod, s'est répandu avec plus de bonheur, comme écrit ci-avant, aux USA, en Transylvanie, voire en Angleterre. En France existe une "Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens", et un bulletin ma foi bien intéressant "Correspondance unitarienne". Ceux qui seraient intéressés par ce dernier peuvent m'en demander les références que je n'ai pas sous les yeux.
Il n'en reste pas moins que Goblet est toujours vivant dans la mémoire des francs-maçons belges.
Sur son tombeau, au cimetière de Court-Saint-Etienne, sont gravés des versets des divers libres saint, mais également cette citation d'Emerson, prortestant unitarien : Du dedans ou de l'au-delà une lumière brille à travers nous sur les choses, et nous rend conscients de ce que nous ne sommes rien, mais que la lumière est tout".
Et aussi cete parole de Marc Aurèle : Aime l'humanité, suis Dieu.
En cherchant à bien connaître la pensée de Goblet d'Alviella j'ai trouvé un numéro de la "Revue de Belgique" de 1877, où, sous le titre de "Protestantisme libéral", il écrit :
"Nous voilà donc en présence d'une religion sans dogmes, sans mystères et sans miracles, qui semble réellement résoudre le problème posé par Tyndal, au nom du monde moderne : la satisfaction rationnelle des sentiments religieux. Que peuvent désirer plus les libéraux qui comprenant enfin la nécessité d'arracher leur famille aux influences du papisme ne veulent cependant pas fermer leur foyer à toute idée religieuse."
Voilà donc l'idée lancée : il faut contrer l'Eglise romaine, et son bras armé le Parti catholique, qui deviendra plus tard le Parti social-chrétien, et ensuite le Centre démocratique le humaniste, sans heurter la sensibilité religieuse.
"En donnant ainsi le conseil de combattre par une religion de progrès et de liberté une religion d'intolérance et d'obscurantisme, nous tenons à constater que nous nous sommes maintenu sur le terrain de l'initiative individuelle et de la vie privée. C'est notre conviction profonde - et aucune considération personnelle ou générale, électorale ou politique, ne saurait en arrêter l'expression sur nos lèvres - que l'anéantissement de l'Eglise romaine en Belgique est pour notre pays une question de vie ou de mort. (Goblet ne faisait pas dans la dentelle!) . Mais c'est par la réforme de nos moeurs et non de nos lois, c'est par la propagande spontanée de la philosophie et du protestantisme que nous devons poursuivre la solution de ce problème vital. Le programme politique du libéralisme ne sera jamais d'arracher les âmes à l'Eglise, mais c'est aux âmes libérales à s'en arracher elles-mêmes."
Noterais-je écrit Jo Gérard, que Goblet d'Alviella essaya de créer une Eglise protestante libérale en Belgique. En compagnie du pasteur James Hocart il réunit plusieurs francs-maçons, mais de ces assemblées d'un haut niveau intellectuel ne naquit point une Eglise nouvelle.
Deux remarques s'imposent : tout d'abord il n'est certainement pas imprudent d'affirmer que Goblet n'avait pas pour but l'évangélisation de la Belgique. Ensuite il n'est pas injuste de penser que l'intention réelle de l'homme politique, appartenant à l'aile droite du Parti libéral, n'était pas dépourvue d'arrières pensées.
Il semble bien que le Grand Maître du Grand Orient désirait voir ses compatriotes se détourner d'une Eglise qui soutenait le parti rival. Ils étaient des milliers et des milliers à l'espérer. L'originalité du personnage était que, bien que la plupart des dirigeants de son parti favorisaient le mouvement de Libre-Pensée, lui, maçon spiritualiste, voyait bien que le peuple, qui en grande partie avait déserté les églises, gardait au coeur une puissante nostalgie du divin. Celà se vérifiait dans la région du Borinage surtout : le prolétariat, qui suivait sur le plan politique les frères Dufuissaux et le Parti socialiste républicain, dissidence du Parti ouvrier belge, et qui vomissait le catholicisme,soutient du patronat, refusait néanmoins l'athéisme. Il se tournait plutôt vers le protestantisme prêché par des pasteurs venus en grande partie de Suisse et de Hollande, ou des prédicateur comme Van Gogh. Ce protestantisme appartenait au mouvement de Réveil, né à Genève à l'initiative de fervents réformés membres de la loge "L'Union des coeurs" ! Ce mouvement fut à l'origine de dizaines de paroisses, tant dans le Borinage, dans la régiondu Centre que dans le bassin industriel liégeois.
Goblet, grand bourgeois attaché à sa classe sociale, prônait un protestantisme intellectuel qui ne pouvait attirer le petit peuple. Il oubliait que ce que la popultion modeste voulait, ce n'était pas de belles constructions savantes sur le plan théologique, mais des prêches enflammés comme savaient en faire les missionnaires du Réveil qui s'adressaient à des âmes simples et restées"mystiques", ainsi que le firent à peu près à la même époque les propagandistes du spiritisme.
Bref, là ou le Réveil réussissait il était normal que ne pouvait pénétrer une Eglise fondée par des gens, certes de qualité, mais bien éloignés des hommes et des femmes des corons et des faubourgs ouvriers de Charleroi ou de Liège. Goblet ne sut pas aller vers les humbles, à qui il déniait d'ailleurs de droit de vôte.
S'il avait mesuré combien les petites gens,les femmes surtout, restaient attachées aux rites marquant la vie : baptême - communion -mariage - funérailles - il manquait d'intuition et restait incapable de leur offrir une religion marquée par l'affectivité.
Néanmoins, si l'Eglise protestante libérale de Bruxelles ne prospéra jamais elle dure toujours, et compte une poignée de fidèles qui se réunissent deux fois par mois. Les prédications ne manquent pas d'étonner parfois : "Le Mitrhaïsme, un christianisme élitiste?" - "La richesse des différents système religieux" - etc. Comment imaginer des travailleurs, des imigrés venus d'Afrique ou d'ailleurs, des chômeurs et des SDF s'intéresser à pareils sujets qui, par ailleurs, ne manquent pas d'intérêt ?
La plupart des Eglises unitariennes font partie de "L'international Association for religion's freedom", qui veut promouvoir la liberté religieuse et une fidélité critique de ses membres envers les traditions auxquelles ils appartiennent, la volonté de développer la liberté de conscience.
Il faut bien constater que les idées de Goblet d'Alviella étaient éloignées, finalement, du protestantisme, fut-il libéral, contrairement à ce qui se di tencore aujourd'hui dans certains milieux protestants ou maçonniques.
Voyons ce qu'il écrivait : Dieu peut mourrir comme sont morts ses prédécesseurs connusou inconnus, Baalim, Teotl, Amon, Odin ou Jupiter, comme mourront un jour ses contemporains d'aujourd'hui, Brahma de l'indouisme, Allah de l'islam, Ormuzd le "Seigneur omnicient", Yahvé le "Saint d'Israël".
Pauvre Goblet,son bilan est bien maigre sur le plan religieux. Mais si les résultats escomptés se font toujours attendre, par contre, dans d'autres régions du monde le protestantisme unitarien, qui était celui de Théodore Monod, s'est répandu avec plus de bonheur, comme écrit ci-avant, aux USA, en Transylvanie, voire en Angleterre. En France existe une "Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens", et un bulletin ma foi bien intéressant "Correspondance unitarienne". Ceux qui seraient intéressés par ce dernier peuvent m'en demander les références que je n'ai pas sous les yeux.
Il n'en reste pas moins que Goblet est toujours vivant dans la mémoire des francs-maçons belges.
Sur son tombeau, au cimetière de Court-Saint-Etienne, sont gravés des versets des divers libres saint, mais également cette citation d'Emerson, prortestant unitarien : Du dedans ou de l'au-delà une lumière brille à travers nous sur les choses, et nous rend conscients de ce que nous ne sommes rien, mais que la lumière est tout".
Et aussi cete parole de Marc Aurèle : Aime l'humanité, suis Dieu.